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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/502

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LES MILLE ET UNE NUITS,

rendre l’époux qui a couché cette nuit avec moi. »

« Quoi, ma fille, reprit le roi, est-ce que quelqu’un a couché avec vous cette nuit ? » « Comment, Sire, repartit la princesse sans lui donner le temps de poursuivre, vous me demandez si quelqu’un a couché avec moi ! Votre Majesté ne l’ignore pas. C’est le cavalier le mieux fait qui ait jamais paru sous le ciel. Je vous le redemande, ne me refusez pas, je vous en supplie. Afin que votre Majesté ne doute pas, continua-t-elle, que je n’aie vu le cavalier ; qu’il n’ait couché avec moi ; que je ne l’aie caressé, et que je n’aie fait des efforts pour l’éveiller, sans y avoir réussi, voyez, s’il vous plaît, cette bague. » Elle avança la main ; et le roi de la Chine ne sut que dire quand il eut vu que c’étoit la bague d’un homme. Mais comme il ne pouvoit rien comprendre à tout ce qu’elle lui disoit, et qu’il l’avoit renfermée comme folle, il la crut encore plus folle qu’auparavant. Ainsi, sans lui parler davan-