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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/513

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CONTES ARABES.

moi demain à la même heure, je vous en donnerai la réponse. »

Comme, après la nourrice, personne ne pouvoit s’approcher de la princesse que par la permission de l’eunuque qui commandoit à la garde de la porte, la nourrice, qui savoit qu’il étoit dans le service depuis peu, et qu’il ignoroit ce qui s’étoit passé auparavant à la cour du roi de la Chine, s’adressa à lui. « Vous savez, lui dit-elle, que j’ai élevé et nourri la princesse ; vous ne savez peut-être pas de même que je l’ai nourrie avec une fille de même âge que j’avois alors, et que j’ai mariée il n’y a pas long-temps. La princesse, qui lui fait l’honneur de l’aimer toujours, voudroit bien la voir ; mais elle souhaite que cela se fasse sans que personne la voie ni entrer ni sortir. »

La nourrice vouloit parler davantage ; mais l’eunuque l’arrêta. « Cela suffit, lui dit-il ; je ferai toujours avec plaisir tout ce qui sera en mon pouvoir pour obliger la princesse : faites venir, ou allez prendre votre