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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/514

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LES MILLE ET UNE NUITS,

fille vous-même quand il sera nuit, et amenez-la après que le roi se sera retiré ; la porte lui sera ouverte. »

Dès qu’il fut nuit, la nourrice alla trouver son fils Marzavan. Elle le déguisa elle-même en femme, d’une manière que personne n’eût pu s’apercevoir que c’étoit un homme, et l’amena avec elle. L’eunuque, qui ne douta pas que ce ne fût sa fille, leur ouvrit la porte, et les laissa entrer ensemble.

Avant de présenter Marzavan, la nourrice s’approcha de la princesse. « Madame, lui dit-elle, ce n’est pas une femme que vous voyez : c’est mon fils Marzavan, nouvellement arrivé de ses voyages, que j’ai trouvé moyen de faire entrer sous cet habillement. J’espère que vous voudrez bien qu’il ait l’honneur de vous rendre ses respects. »

Au nom de Marzavan, la princesse témoigna une grande joie. « Approchez-vous, mon frère, dit-elle aussitôt à Marzavan, et ôtez ce voile : il n’est pas défendu à un frère et à