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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/518

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LES MILLE ET UNE NUITS,

dont l’on racontoit l’histoire, à-peu-près semblable à celle de la princesse Badoure. Marzavan en eut une joie qu’on ne peut exprimer ; il s’informa en quel endroit du monde étoit ce prince, et on le lui enseigna. Il y avoit deux chemins, l’un par terre et par mer, et l’autre seulement par mer, qui étoit le plus court.

Marzavan choisit le dernier chemin, et il s’embarqua sur un vaisseau marchand, qui eut une heureuse navigation jusqu’à la vue de la capitale du royaume de Schahzaman. Mais avant d’entrer au port, le vaisseau passa malheureusement sur un rocher par la mal-habilelé du pilote. Il périt, et coula à fond à la vue et peu loin du château où étoit le prince Camaralzaman, et où le roi son père, Schahzaman, se trouvoit alors avec son grand visir.

Marzavan savoit parfaitement bien nager ; il n’hésita pas à se jeter à la mer, et il alla aborder au pied du château du roi Schahzaman, où il fut reçu et secouru par ordre du grand