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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/527

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CONTES ARABES.

m’afflige, et m’en fait craindre le retardement. C’est la tendresse importune du roi mon père, qui ne pourra jamais se résoudre à m’accorder la permission de m’éloigner de lui. Ce sera une désolation pour moi, si vous ne trouvez le moyen d’y remédier. Vous voyez vous-même qu’il ne me perd presque pas de vue. » Le prince ne put retenir ses larmes en achevant ces paroles.

« Prince, reprit Marzavan, j’ai déjà prévu le grand obstacle dont vous me parlez : c’est à moi de faire en sorte qu’il ne nous arrête pas. Le premier dessein de mon voyage a été de procurer à la princesse de la Chine la délivrance de ses maux, et cela par toutes les raisons de l’amitié mutuelle dont nous nous aimons presque dès notre naissance, du zèle et de l’affection que je lui dois d’ailleurs. Je manquerois à mon devoir si je n’en profitois pas pour sa consolation et en même temps pour la vôtre, et si je n’y employois toute l’adresse dont je suis capable. Voici donc ce que j’ai