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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/536

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LES MILLE ET UNE NUITS,

la donnerois en mariage, non-seulement sans répugnance, mais même avec la plus grande joie du monde, au lieu que je l’aurois donnée avec bien du déplaisir à qui que ce fut de ceux qui sont venus avant vous. Mais je vous déclare avec bien de la douleur, que si vous y manquez, votre grande jeunesse, votre air de noblesse, ne m’empêcheront pas de vous faire couper le cou. »

« Sire, reprit le prince Camaralzaman, j’ai des grâces infinies à rendre à votre Majesté de l’honneur qu’elle me fait, et de tant de bontés qu’elle témoigne pour un inconnu. Je ne suis pas venu d’un pays si éloigné que son nom n’est peut-être pas connu dans vos états, pour ne pas exécuter le dessein qui m’y a amené. Que ne diroit-on pas de ma légèreté, si j’abandonnois un dessein si généreux après tant de fatigues et tant de dangers que j’ai essuyés ? Votre Majesté elle-même ne perdroit-elle pas l’estime qu’elle a déjà conçue de ma personne ? Si j’ai à mourir, Sire, je