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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/537

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CONTES ARABES.

mourrai avec la satisfaction de n’avoir pas perdu cette estime après l’avoir méritée. Je vous supplie donc de ne me pas laisser plus long-temps dans l’impatience de faire connoître la certitude de mon art, par l’expérience que je suis prêt à en donner. »

Le roi de la Chine commanda à l’eunuque, garde de la princesse Badoure, qui étoit présent, de mener le prince Camaralzaman chez la princesse sa fille. Avant de le laisser partir, il lui dit qu’il étoit encore à sa liberté de s’abstenir de son entreprise. Mais le prince ne l’écouta pas : il suivit l’eunuque avec une résolution, ou plutôt avec une ardeur étonnante.

L’eunuque conduisit le prince Camaralzaman ; et quand ils furent dans une longue galerie au bout de laquelle étoit l’appartement de la princesse, le prince qui se vit si près de l’objet qui lui avoit fait verser tant de larmes, et pour lequel il n’avoit cessé de soupirer depuis si long-temps, pressa le pas, et devança l’eunuque.

L’eunuque pressa le pas de même,