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CONTES ARABES.

n’étoit fermée que par une portière.

Avant d’entrer, le prince Camaralzaman s’arrêta ; et en prenant un ton beaucoup plus bas qu’auparavant, de peur qu’on ne l’entendit de la chambre de la princesse ; « Pour te convaincre, dit-il à l’eunuque, qu’il n’y a ni présomption, ni caprice, ni feu de jeunesse dans mon entreprise, je laisse l’un des deux à ton choix : qu’aimes-tu mieux, que je guérisse la princesse en ta présence, ou d’ici, sans aller plus avant et sans la voir ? »

L’eunuque fut extrémement étonné de l’assurance avec laquelle le prince lui parloit. Il cessa de l’insulter, et en lui parlant sérieusement : « Il n’importe pas, lui dit-il, que ce soit là ou ici. De quelque manière que ce soit, vous acquerrez une gloire immortelle, non-seulement dans cette cour, mais même par toute la terre habitable. »

« Il vaut donc mieux, reprit le prince, que je la guérisse sans la voir, afin que tu rendes témoignage de mon habileté. Quelle que soit mon