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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/538

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LES MILLE ET UNE NUITS,

et eut de la peine à le rejoindre. « Où allez-vous donc si vite, lui dit-il en l’arrêtant par le bras ? Vous ne pouvez pas entrer sans moi. Il faut que vous ayez une grande envie de mourir, pour courir si vîte à la mort. Pas un de tant d’astrologues que j’ai vus et que j’ai amenés où vous n’arriverez que trop tôt, n’a témoigné cet empressement. »

« Mon ami, reprit le prince Camaralzaman en regardant l’eunuque, et en marchant à son pas, c’est que tous ces astrologues dont tu parles, n’étoient pas sûrs de leur science comme je le suis de la mienne. Ils savoient avec certitude qu’ils perdroient la vie s’ils ne réussissoient pas, et ils n’en avoient aucune de réussir. C’est pour cela qu’ils avoient raison de trembler en approchant du lieu où je vais et où je suis certain de trouver mon bonheur. » Il en étoit à ces mots lorsqu’ils arrivèrent à la porte. L’eunuque ouvrit et introduisit le prince dans une grande salle d’où l’on entroit dans la chambre de la princesse, qui