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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/544

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LES MILLE ET UNE NUITS,

la reconnut. Aussitôt ils coururent l’un à l’autre, s’embrassèrent tendrement ; et sans pouvoir parler, dans l’excès de leur joie, ils se regardèrent long-temps, en admirant comment ils se revoyoient après leur première entrevue, à laquelle ils ne pouvoient rien comprendre. La nourrice qui étoit accourue avec la princesse, les fit entrer dans la chambre, où la princesse rendit sa bague au prince, « Reprenez-la, lui dit-elle, je ne pourrois pas la retenir sans vous rendre la vôtre, que je veux garder toute ma vie, elles ne peuvent être l’une et l’autre en de meilleures mains. »

L’eunuque cependant étoit allé en diligence avertir le roi de la Chine de ce qui venoit de se passer. « Sire, lui dit-il, tous les astrologues, médecins et autres qui ont osé entreprendre de guérir la princesse jusqu’à présent, n’étoient que des ignorans. Ce dernier venu ne s’est servi ni de grimoire, ni de conjurations d’esprits malins, ni de parfums, ni d’autres choses ; il l’a guérie sans la voir. » Il lui