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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/64

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LES MILLE ET UNE NUITS,

rigide en cela que tous les autres ensemble. Comme ils ne font que prêcher à leurs filles que c’est un grand crime de se montrer aux hommes, elles en sont si fortement prévenues pour la plupart, qu’elles n’ont des yeux dans les rues que pour se conduire, lorsque la nécessité les oblige à sortir. Je ne dis pas absolument que la fille du premier cadi soit de cette humeur ; mais cela n’empêche pas que je ne craigne de trouver d’aussi grands obstacles à vaincre de son côté que de celui du père. Plût à Dieu que vous aimassiez quelqu’autre dame, je n’aurois pas tant de difficultés à surmonter que j’en prévois ! J’y employerai néanmoins tout mon savoir faire ; mais il faudra du temps pour y réussir. Cependant ne laissez pas de prendre courage, et ayez de la confiance en moi. »

» La vieille me quitta ; et comme je me représentai vivement tous les obstacles dont elle venoit de me parler, la crainte que j’eus qu’elle ne réussît pas dans son entreprise, aug-