Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
LES MILLE ET UNE NUITS,

» Pour abréger ma narration, dit le jeune homme, je vous dirai que cette bonne messagère fit encore inutilement plusieurs tentatives en ma faveur auprès de la fière ennemie de mon repos. Le chagrin que j’en eus, irrita mon mal à un point, que les médecins m’abandonnèrent absolument. J’étois donc regardé comme un homme qui n’attendoit que la mort, lorsque la vieille me vint donner la vie.

» Afin que personne ne l’entendît, elle me dit à l’oreille : » Songez au présent que vous avez à me faire pour la bonne nouvelle que je vous apporte. » Ces paroles produisirent un effet merveilleux : je me levai sur mon séant, et lui répondis avec transport : « Le présent ne vous manquera pas. Qu’avez-vous à me dire ? » « Mon cher Seigneur, reprit-elle, vous n’en mourrez pas, et j’aurai bientôt le plaisir de vous voir en parfaite santé, et fort content de moi. Hier lundi j’allai chez la dame que vous aimez, et je la trouvai en bonne humeur ; je pris d’abord un visage triste, je pous-