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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/251

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CONTES ARABES.

lui dit Noureddin avec étonnement, ne nous avez-vous pas dit que ce jardin vous appartient ? » « Je l’ai dit, reprit Scheich Ibrahim, et je le dis encore. Pourquoi me faites-vous cette demande ? » « Et ce superbe pavillon, repartit Noureddin, est à vous aussi ? » Scheich Ibrahim ne s’attendoit pas à cette autre demande, et il en parut un peu interdit. « Si je dis qu’il n’est pas à moi, dit-il en lui-même, ils me demanderont aussitôt comment il se peut faire que je sois maître du jardin, et que je ne le sois point du pavillon ? » Comme il avoit bien voulu feindre que le jardin étoit à lui, il feignit la même chose à l’égard du pavillon. « Mon fils, repartit-il, le pavillon ne va pas sans le jardin : l’un et l’autre m’appartiennent. » « Puisque cela est, reprit alors Noureddin, et que vous voulez bien que nous soyons vos hôtes cette nuit, faites-nous, je vous en supplie, la grâce de nous en faire voir le dedans : à juger du dehors, il doit être d’une magnificence extraordinaire. »