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LES MILLE ET UNE NUITS,

loir m’accompagner, je suis prête à partir. Elle n’eut pas plutôt pris cette résolution, que le chirurgien fit préparer deux chameaux sur lesquels la princesse et lui se mirent en chemin, et se rendirent à la ville de Harran.

Ils allèrent descendre au premier caravansérail qu’ils rencontrèrent ; ils demandèrent à l’hôte des nouvelles de la cour. « Elle est, leur dit-il, dans une assez grande inquiétude. Le roi avoit un fils, qui, comme un inconnu, a demeuré près de lui fort long-temps, et l’on ne sait ce qu’est devenu ce jeune prince. Une femme du roi, nommée Pirouzé, en est la mère ; elle a fait faire mille perquisitions qui ont été inutiles. Tout le monde est touché de la perte de ce prince ; car il avoit beaucoup de mérite. Le roi a quarante-neuf autres fils, tous sortis de mères différentes ; mais il n’y en a pas un qui ait assez de vertu pour consoler le roi de la mort de Codadad. Je dis de la mort, parce qu’il n’est pas possible qu’il vive encore, puisqu’on ne l’a pu trouver, malgré tou-