Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
CONTES ARABES.

tes les recherches qu’on a faites. »

Sur le rapport de l’hôte, le chirurgien jugea que la princesse de Deryabar n’avoit point d’autre parti à prendre que d’aller se présenter à Pirouzé ; mais cette démarche n’étoit pas sans péril, et demandoit beaucoup de précautions. Il étoit à craindre que si les fils du roi de Harran apprenoient l’arrivée et le dessein de leur belle-sœur, ils ne la fissent enlever avant qu’elle pût parler à la mère de Codadad. Le chirurgien fit toutes ces réflexions, et se représenta ce qu’il risquoit lui-même ; c’est pourquoi voulant se conduire prudemment dans cette conjoncture, il pria la princesse de demeurer au caravansérail, pendant qu’il iroit au palais reconnoître les chemins par où il pourroit sûrement la faire parvenir jusqu’à Pirouzé.

Il alla donc dans la ville, et marchoit vers le palais comme un homme attiré seulement par la curiosité de voir la cour, lorsqu’il aperçut une dame montée sur une mule richement