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LES MILLE ET UNE NUITS,

harnachée ; elle étoit suivie de plusieurs demoiselles aussi montées sur des mules, et d’un très-grand nombre de gardes et d’esclaves noirs. Tout le peuple se rangeoit en haie pour la voir passer, et la saluoit en se prosternant la face contre terre. Le chirurgien la salua de la même manière, et demanda ensuite à un Calender qui se trouva près de lui, si cette dame étoit femme du roi ? « Oui, frère, lui dit le Calender, c’est une de ses femmes, et celle qui est la plus honorée et la plus chérie du peuple, parce qu’elle est la mère du prince Codadad, dont vous devez avoir ouï parler. »

Le chirurgien n’en voulut pas savoir davantage : il suivit Pirouzé jusqu’à une mosquée, où elle entra pour distribuer des aumônes et assister aux prières publiques que le roi avoit ordonnées pour le retour de Codadad. Le peuple qui s’intéressoit extrêmement à la destinée de ce jeune prince, couroit en foule joindre ses vœux à ceux des prê-