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CONTES ARABES.

ner lieu de vous souvenir de moi à jamais, en faisant votre fortune et la mienne. J’ai donc une autre proposition plus juste et plus équitable à vous faire ; c’est à vous de voir si elle vous accommode. Vous dites, continua le derviche, que vous avez quatre-vingts chameaux ; je suis prêt à vous mener au trésor, nous les chargerons vous et moi d’autant d’or et de pierreries qu’ils en pouront porter, à condition que quand nous les aurons chargés, vous m’en céderez la moitié avec leur charge, et que vous retiendrez pour vous l’autre moitié ; après quoi nous nous séparerons, et les emmènerons où bon nous semblera, vous de votre côté, et moi du mien. Vous voyez que le partage n’a rien qui ne soit dans l’équité, et que si vous me faites grâce de quarante chameaux, vous aurez aussi par mon moyen de quoi en acheter un millier d’autres. »

» Je ne pouvois disconvenir que la condition que le derviche me proposoit, ne fût très-équitable. Sans avoir