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CONTES ARABES.

pendant que ses femmes achevoient de l’habiller et de la parer des joyaux les plus précieux dont Aladdin lui avoit fait présent, elle la fît régaler d’une collation magnifique. Le sultan qui venoit pour être auprès de la princesse sa fille le plus de temps qu’il pourroit, avant qu’elle se séparât d’avec lui pour passer au palais d’Aladdin, lui fit aussi de grands honneurs. La mère d’Aladdin avoit parlé plusieurs fois au sultan en public ; mais il ne l’avoit point encore vue sans voile, comme elle étoit alors. Quoiqu’elle fût dans un âge un peu avancé, on y observoit encore des traits qui faisoient assez connoître qu’elle avoit été du nombre des belles dans sa jeunesse. Le sultan qui l’avoit toujours vue habillée fort simplement, pour ne pas dire pauvrement, étoit dans l’admiration de la voir aussi richement et aussi magnifiquement vêtue que la princesse sa fille. Cela lui fit faire cette réflexion, qu’Aladdin étoit également prudent, sage et entendu en toutes choses.