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LES MILLE ET UNE NUITS,

Quand la nuit fut venue, la princesse prit congé du sultan son père. Leurs adieux furent tendres et mêlés de larmes ; ils s’embrassèrent plusieurs fois sans se rien dire, et enfin la princesse sortit de son appartement, et se mit en marche avec la mère d’Aladdin à sa gauche, et suivie de cent femmes esclaves, habillées d’une magnificence surprenante. Toutes les troupes d’instrumens qui n’avoient cessé de se faire entendre depuis l’arrivée de la mère d’Aladdin, s’étoient réunies et commençoient cette marche ; elles étoient suivies par cent chiaoux[1] et par un pareil nombre d’eunuques noirs en deux files, avec leurs officiers à leur tête. Quatre cents jeunes pages du sultan en deux bandes, qui marchoient sur les côtés, en tenant chacun un flambeau à la main, faisoient une lumière, qui, jointe aux illuminations, tant du palais du sultan que

  1. Espèce d’huissiers.