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IX

LE COSSUS

L’histoire de la zeuzère avait bien amusé les deux enfants ; Jules était même tout consolé de son lilas perdu. L’oncle, qui savait de quelle utilité peuvent être des notions exactes sur les insectes nuisibles, ne demandait pas mieux que de continuer ses récits ; mais, autant que possible, il voulait laisser à ses neveux le plaisir et le mérite de surprendre les ravageurs à l’œuvre.

Cherchez bien, leur disait-il, parcourez le jardin, examinez, trouvez, et je vous raconterai l’histoire de ce que vous m’apporterez.

Ils ne se le firent pas dire deux fois. Tout un après-midi, ils furetèrent dans les recoins du jardin, examinant les feuilles, les fleurs, les branches, les écorces. Ils ne trouvèrent rien. Il leur manquait l’expérience qui abrège les recherches, le coup d’œil qui va droit au but. Et puis, l’oncle avait un tel soin de ses arbres, que, même pour des regards exercés, l’espoir était petit de voir quelque dégât. C’était bien par le plus grand des hasards qu’une chenille avait rongé le lilas. Bref, ils ne trouvèrent rien.