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Page:Les Tableaux vivants, 1997.djvu/31

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IV

L’ADULTÈRE EN ROBE DE MARIÉE

Ce fut au milieu d’un bal donné par M. de Saint-Chérin, son père, après une valse enivrante, aux accords mourants de l’orchestre, que Suzanne m’entraîna hors des salons dans un boudoir et de là dans sa chambre, dont elle ferma la porte au verrou. Se jetant alors à mon cou, elle colla brusquement sa bouche à la mienne.

— On veut me marier à ce marquis de Berg-op-Zoom que je déteste, et c’est toi que j’aime !

— Ce magot là n’aura pas du moins ton premier baiser.

— Non ! il ne l’aura pas. Ah ! Richard, que n’êtes-vous millionnaire ?

— Si je suis pauvre, c’est une raison de plus pour me donner encore un peu du bien de ce Berg-op-Zoom. Encore un baiser.

— Deux baisers.