Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/128

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« Eh bien ! mon cher, dit, en ouvrant la porte,
Le médecin, maintenant portez-vous
Votre malheur avec une âme forte ?
Hein ! Quoi ? que vois-je ? oh diable !… »
Jean trembla,

Épouvanté devant son sacrilège.
« Ah ! sapristi ! fit le docteur, voilà
Bien du nouveau ! je sors donc du collège ?
Eh quoi ! j’avais condamné Madelon,
Et je la voix qui respire ?
— Ma femme ?
— Elle est sauvée !
— Est-ce vrai ?
— Sur mon âme ! »
Jean, entr’ouvrant soudain son pantalon,
Montre sa pine, et raconte à voix basse
Ce qu’il a fait, tout en demandant grâce :
« En de tels cas, le coït peut souvent
Bien opérer, dit le docteur. Avant
Quatre ou cinq jours, vous verrez Madeleine
Boire et manger, et foutre à motte pleine. »

Jean, tout joyeux, n’eut rien de plus pressé
Que de conter son cas au voisin Pierre
En lui disant comment un vit dressé
Pouvait tirer Lazare de sa bière :
« Hélas ! fit Pierre, étouffant un sanglot,
Si tu m’avais dit ce secret plus tôt,
Je n’aurais pas, la semaine dernière,
Laissé mourir mon brave homme de père ! »


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