Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/161

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Ô Tasse ! incomparable lyre !
Chantre inspiré venu des cieux,
Après toi comment oser dire
Ces bois, ces jardins merveilleux !…
Qu’il fut heureux dans cette enceinte,
Notre morpion pèlerin !
Qu’il fut heureux, libre de crainte !

Vivant sans souci ni chagrin…
Au milieu de beautés sans nombre,
Ses jours s’écoulaient doucement…
Mais l’Amour le guettait dans l’ombre,
L’Amour avec son doux tourment !

Une morpionne ingénue,
Sur les bords ombreux d’un ruisseau,
Un jour folâtrait, demi nue,
Laissant tremper ses pieds dans l’eau.
Caché parmi le noir feuillage,
Le pèlerin la contemplait,
Admirant son simple corsage,
Sa gorge ronde, qui tremblait
Sous les baisers et les caresses
Du zéphir au souffle amoureux :
Quels reins cambrés ! Dieux ! quelles fesses !
Quel beau cul ! quels contours heureux !
Fuis, imprudent, fuis cette vue !
Tu succombes sous tant d’attraits.
Hélas ! pour toi l’heure est venue ;
L’Amour t’a percé de ses traits !


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