Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/163

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Un jour, jour de deuil et de larmes !
L’intrépide et farouche Argant
D’Armide profana les charmes…
Ce brutal, ce Maure arrogant,
Dans son amoureuse tempête,
S’élance au cul, le dard en main ;
Comme un bélier, d’un coup de tête
Il se fraie un large chemin.
Il entre… Ô Muse du naufrage !
Accorde ta lyre et dis-nous
Ceux qui périrent à la nage
Quand, se ruant tout en courroux,
Le fleuve aux ondes spermatiques
D’Armide inondait le jardin !…
Sur les roupettes granitiques
De l’indomptable Sarrazin
Il pleut… C’est un second déluge…
On dit même qu’un morpion,
Du haut d’un poil, dernier refuge
Laissé par l’inondation,
Cherchait dans l’air la parabole
Qui se peignit à l’horizon
Quand l’arc-en-ciel, divin symbole,
Au monde apporta le pardon.

Chacun tire à soi, plein de crainte.
Nos deux amants sont séparés
Dans le tortueux labyrinthe
Que font les poils enchevêtrés.
L’amant tient bon au cul d’Armide,
Mais, plus faible, la pauvre enfant
Perd pied sur le sol humide


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