Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/225

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Le président à peine a fini son discours
Qu’on vit tous nos paillards mettre leur vit au jour
Et se retroussant jusqu’au-dessus du ventre,
Se patinent le vit pour le faire bien étendre.
Et si, de temps en temps, il venait à baisser,
Un bon tour de poignet le faisait redresser.
Notre examinateur, voyant sa troupe prête
Accommode à son nez une antique lunette
Et, devant chacun d’eux fléchissant le genou
Examine poils, vit, cul, couilles, enfin tout.
Ce bon père n’étant pas pourvu de mémoire
Un autre le suivait portant plume, écritoire.
On mettait en écrit et longueur et grosseur
Des couilles et des poils, et surtout du bretteur.
L’examen achevé, on lit puis on opère
Mais, pour l’élection nul ne se détermine
Le père Brisemothe et le père Lenfourneur
Ont leurs engins égaux, et longueur et grosseur.
Également bandants ; ils ont des reins du diable
Les couilles sont égales, enfin, tout est semblable.
Mais comment faire un choix ; tout pareil, égal
« Pour nous tirer — dit-on » de cette incertitude,
« Mettons-les tous les deux à quelque épreuve rude
« Pour choisir, sans scrupule et sans prévention
« Faisons venir et fille et garçon.
« Sur l’un et l’autre sexe, exerçons leur courage
« Nous verrons qui des deux prend mieux un pucelage
« Lequel, en fouterie, est le meilleur ouvrier,
« En un mot, qui des deux est meilleur Cordelier. »
Bientôt après ces mots, on présente à la salle
Un jeune Ganymède, une jeune vestale.


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