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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/210

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rita, qui venait d’être bâtie pour les religieux de saint François, au sommet de la montagne. Bien que ces peintures soient presque entièrement consumées par le temps, on voit encore une expression admirable dans quelques figures et certainement il dut en retirer un grand renom [1].

Il se retira ensuite à Sienne et y passa tranquillement le reste de ses jours. Non seulement il était considéré comme un maître excellent en peinture, mais encore, comme il s’était adonné aux lettres dans sa jeunesse, elles lui furent d’une agréable et utile compagnie, et ne le firent pas moins rechercher que ses talents de peintre. Il se lia donc avec les gens lettrés et les hommes de mérite, et fut, en outre, chargé de plusieurs emplois publics [2], dont il retira autant d’honneur que de profit. Il vivait plutôt en gentilhomme et en philosophe qu’en artiste et supportait avec une égale sérénité d’esprit le bien et le mal que lui envoyait la fortune. La modestie et des mœurs honnêtes sont vraiment d’honorables compagnes à tous les arts et autant de vertus que les artistes devraient cultiver avec autant de soin que leur art. Sur la fin de sa vie, Ambruogio peignit, à Monte Oliveto di Chiusuri, un tableau qui lui fit beaucoup d’honneur [3]. Peu de temps après, il mourut heureusement et chrétiennement, à l’âge de 83 ans [4]. Ses œuvres datent de l’an 1340 environ [5].


  1. Complètement détruites.
  2. Il n’en reste pas trace dans les archives.
  3. Ce tableau est perdu.
  4. D’après une légende sans fondement, les deux frères meurent de la peste en 1348.
  5. Toutes les peintures d’Ambruogio Lorenzetti, mentionnées par Vasari, ont péri, sauf ses fresques du Palais Public. De ses travaux à l’Hôpital SS. Gregorio e Niccolo in Sasso, autrement dit de Mona Agnese, il reste une Présentation au temple, peinte en 1342, actuellement à l’Académie des Beaux-Arts de Florence. — Fresques du Palais Public de Sienne : La Bataille d’Asinalunga, dans l’ancienne salle du Conseil, dite encore delle Ballestre, paroi gauche, existe encore, mais n’est probablement pas de lui ; la cosmographie ou mappemonde a disparu. — Dans la salle des Nove, paroi de gauche, la Justice, la Concorde et la Paix, allégorie du bon gouvernement, signée ambrosius laurentii hic pinxit utrinque. Deuxième paroi, les arts et les corps de métiers de la ville. Troisième paroi, les effets du mauvais gouvernement ou de la tyrannie. Une Annonciation signée et datée 1344, peinte pour le même édifice, où elle séjourna quelque temps dans la salle des Donzelli, est actuellement à l’Institut des Beaux-Arts de Sienne.