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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/218

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Ces peintures terminées, il fit encore, dans cette même ville de Pise, deux tableaux en détrempe pour lesquels il se fit aider par son frère[1] Lippo Memmi, auquel il avait déjà eu recours dans ses fresques du chapitre de Santa Maria Novella et pour d’autres œuvres.

Sans avoir le génie de Simone, Lippo suivit tant qu’il put sa manière et fit, de concert avec lui, nombre de fresques à Santa Croce de Florence, d’autres à San Paolo a Ripa d’Arno, à Pise[2], plus le tableau de la Vierge en détrempe (renfermant la Vierge, saint Pierre, saint Paul, saint Jean-Baptiste et d’autres saints), qui est actuellement sur le maître-autel de cette église et qui est signé de son nom[3], enfin, dans cette même ville, le tableau du maître-autel de Santa Caterina[4] de Pise, église des Frères Prêcheurs.

Lippo fit ensuite tout seul, pour les pères de Saint-Augustin, à San Gimignano, un tableau en détrempe[5] qui lui valut une telle renommée qu’il dut envoyer à Guido Tarlati, évêque d’Arezzo, un tableau contenant trois demi-figures, qui est actuellement dans la chapelle San Gregorio de l’Évêché. Il fit en outre, sur le dessin de Simone, un tableau à détrempe qui fut porté à Pistoia et mis sur le maître-autel de l’église San Francesco[6]. Finalement, ils revinrent tous deux à Sienne, et Simone commença, au-dessus de la porte Camollia, une immense composition représentant le Couronnement de la Vierge, qui resta inachevée[7], car il survint à Simone une grave maladie dont il mourut l’an 1345[8], profondément regretté par toute la ville et par son frère Lippo, qui lui donna une sépulture honorable à San Francesco et acheva plusieurs ouvrages qu’il avait commencés, entre autres une Passion du Christ à Ancone[9], au-dessus du maître-autel de San Niccolà, que Simone avait commencée, en imitation de celle qu’il avait faite dans le chapitre de Santo Spirito, à Florence, et qu’il avait entièrement terminée. Lippo termina de même à Assise, dans l’église inférieure de

  1. En réalité, beau-frère.
  2. Ces peintures n’existent plus.
  3. Ce tableau est perdu.
  4. Actuellement conservé en plusieurs fragments au Séminaire et au Musée civique de Pise. Peint en 1320. Sous la Vierge, on lit : SYMON. DE. SENIS. ME PINXIT.
  5. N’existe plus. Au Palais Public de cette ville, il y a une Vierge de lui, signée : Lippus Memi.de Senis. me. pincsit. M.CCC.XVII. Restaurée en 1467 et signée au-dessous par Benozzo Gozzoli.
  6. Ces deux tableaux sont perdus.
  7. Terminée en 1361.
  8. Erreur ; Simone mourut à Avignon en juillet 1344. [Necrologio de San Domenico, Archives de Sienne.] Il avait fait son testament le 30 juin 1344.
  9. Peinture détruite.