Aller au contenu

Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/480

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Étant très jeune encore, il peignit, dans la Mercatanzia de Florence, une Force[1], entre les tableaux des Vertus qu’exécutaient Antonio et Piero del Pollaiolo.

À Santo Spirito, il fit pour la chapelle des Bardi un tableau qui est travaillé avec soin et parfaitement fini[2]; on y remarque des olives et des palmes traitées avec un amour extrême. Dans le couvent des Sœurs converties, il fit un tableau[3], et un autre pour les religieuses de San Barnaba[4]. Dans l’église d’Ognissanti, il peignit à fresque, pour la famille Vespucci, un saint Augustin[5], sur la cloison transverse, et à la porte qui donne dans le chœur. Dans cette peinture, il fit tous ses efforts, pour surpasser tous ceux qui peignirent de son temps, en particulier Domenico Ghirlandajo, qui avait fait un saint Jérôme de l’autre côté. Cette œuvre fut réussie, et lui attira de grands éloges, parce qu’il mit dans la tête du saint cette profonde réflexion et cette subtile finesse que l’on rencontre d’ordinaire chez les gens d’étude, et qui sont continuellement absorbés dans l’investigation de choses hautes et diffictles. Comme on l’a dit dans la vie de Ghirlandajo, cette peinture a été changée de place, l’an 1564, sans avoir éprouvé le moindre dommage.

Étant venu en crédit et en réputation, il fut chargé par l’Arte di Porta Santa Maria de faire, à San Marco, sur un tableau, un Couronnement de la Vierge[6], entourée d’un chœur d’anges, qui fut très bien dessiné et exécuté par lui. Dans le palais Médicis, il exécuta pour Laurent l’Ancien différents travaux, et, entre autres, une Pallas, grande comme nature, sur un fond de buissons en flammes[7], et aussi un saint Sébastien[8]. À Santa Maria Maggiore, près de la chapelle des Panciatichi, on voit de lui une Pietà, très belle, avec quelques petites figures[9]. Dans plusieurs maisons de la ville, il fit des tableaux ronds et des femmes nues, desquelles on voit aujourd’hui, à Castello, villa du duc Cosme, deux tableaux représentant : l’un ; Vénus sortant de l’onde, et poussée par les vents vers la terre avec les Amours[10], et le deuxième une autre Vénus que les Grâces couronnent de fleurs, allégorie du Prin-

  1. Actuellement aux Offices avec les Vertus des Pollaioli.
  2. C’est la Madone du Musée de Berlin.
  3. Tableau inconnu.
  4. Une Madone à l’Académie des Beaux-Arts.
  5. Existe encore, à droite, en face du saint Jérôme de Ghirlandajo.
  6. Actuellement à l’Académie des Beaux-Arts.
  7. Au Palais Pitti, dans les appartements royaux.
  8. Au Musée de Berlin.
  9. À la Pinacothèque de Munich.
  10. Aux Offices, tableau peint sur toile.