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les bastonnais

— Ce que j’en dis ? Je dis que cet homme ne dira jamais un mot de ce qui est arrivé. Ainsi vous pouvez être tranquille.

— Et que pensez-vous de lui-même ?

— C’est un fameux homme

— Et un bon !

— Un vrai chevalier de Saint-Louis !

Un ami de ses compatriotes.

— Oui. J’admire sa générosité, sa magnanimité et j’admire aussi l’étonnant instinct de Zulma Sarpy, qui l’a si bien jugé qu’elle a arraché de moi sa délivrance.

Quand Pauline descendit de ses appartements particuliers, après une longue journée de repos, et fut mise au courant de ce qui la concernait dans la visite du matelot, elle fut profondément émue, d’autant plus qu’elle remarqua la grande satisfaction de son père. Cet épisode apporta dans cette maison plus de joie qu’elle n’en avait vue depuis de longs jours, et qu’elle ne devait en avoir plus tard.

IX
le développement de pauline.

Insensiblement un changement se produisait en Pauline. Les expériences émouvantes et variées du mois qui venait de s’écouler avaient eu sur elle une influence décisive et éducatrice. Il arrive souvent que des natures simples et sans fard comme la sienne se développent plus rapidement, dans les jours de crise, que les carac-