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les bastonnais

— Ô mon père, partons !

M. Belmont consentit aussitôt. Comme Batoche annonçait son intention de les accompagner, afin de les faire rentrer en sécurité dans la ville, Zulma demanda instamment la permission de se joindre à lui. M. Belmont, Pauline et Cary s’efforcèrent de la dissuader, mais le vieux soldat mit fin à leurs objections, en accordant aussitôt son consentement. L’officier blessé ayant reçu le dernier pansement pour la nuit, les voyageurs partirent. Ils arrivèrent à Québec sans encombres, et Batoche leur trouva aussitôt une entrée dans la ville, au fond d’un ravin, dans la vallée de la rivière St-Charles.

Zulma et Pauline s’embrassèrent avec effusion.

— Avant de nous séparer, j’ai un terrible secret à vous confier, dit Pauline.

— Qu’est-ce, ma chérie ?

— Savez-vous qui a pointé le canon qui a blessé le capitaine ?

— Je l’ignore.

— Ne pouvez-vous pas le deviner ?

— Non.

— C’est Roderick Hardinge.

Les yeux des deux amies échangèrent des éclairs.

Au retour, Zulma demanda à Batoche :

— Savez-vous qui a tiré le coup de canon qui vous a été fatal ?

— Oui.

— Le capitaine Singleton le sait-il ?

— Non.

— Pourquoi ne le lui avez-vous pas dit ?

— Par égard pour la petite Pauline.