Page:Lespérance - Les Bastonnais, 1896.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
les bastonnais

vous envoyer immédiatement. La lettre d’Arnold à Schuyler et quelques-unes de celles qu’il adressait à des résidents de cette ville, l’une d’elles en particulier, oui une, — et ici, pour un instant, le gouverneur ne put se défendre d’une vive émotion, — m’ont révélé tous ses plans. À cheval, donc, et en route, pour le roi et la patrie.

Hardinge s’inclina et se dirigea du côté de la porte. Arrivé au seuil, il s’arrêta et dit :

— Pardon, Excellence, mais il y a une chose que j’ai oubliée de vous dire plus tôt et que je devrais peut-être vous dire maintenant.

— Qu’est-ce ?

— J’ai promis de rencontrer de nouveau Donald ce soir.

— Quand ?

— À minuit.

— Où ?

— De l’autre côté de la rivière, immédiatement au-dessus de la pointe.

— Aura-t-il des nouvelles importantes ?

— Peut-être ; mais si elles ne l’étaient pas, dans tous les cas, elles seront fraîches, car il aura passé toute la journée en reconnaissance, surveillant les mouvements de l’ennemi, monté sur un cheval très rapide.

— Ne peut-il pas traverser la rivière et se rendre de ce côté ?

— Il n’a pas d’instructions à cet effet. D’ailleurs il arrivera au rendez-vous au dernier moment.

— Alors, j’irai moi-même à sa rencontre. Bonjour.

Midi sonnait au moment où Roderick franchit les portes et prit la grande route de Trois-Rivières.

VI
les pleurs de pauline.

Lorsque Pauline Belmont arriva chez elle, après avoir quitté son père au sortir de la place, elle était sous l’empire d’un grand trouble. Elle ne pouvait définir ses craintes, si toutefois elle en avait, mais