Page:Lesueur - Nietzscheenne.djvu/18

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qu’on veuille donner à ces embrumements de l’esprit et de la conscience, allemande.

(Par delà le Bien et le Mal, p. 263, 264, 267 et 272.)

S’il n’est pas de hâblerie intellectuelle qui dans l’Allemagne d’aujourd’hui n’obtienne quelque succès, cela tient à l’indéniable et déjà manifeste appauvrissement de l’esprit allemand, appauvrissement dont, je cherche la cause dans une nourriture trop exclusivement composée de journaux, de politique, de livres et de musique wagnérienne, à quoi il faut ajouter encore les causes qui expliquent le choix d’un tel régime : l’exclusivisme et la vanité nationale, le principe fort, mais étroit : « L’Allemagne, l’Allemagne par-dessus tout. »

(La Généalogie de la Morale, p. 277.)

Il y a une chose que je sais avec certitude : les manifestations publiques allemandes qui parviennent jusqu’à l’étranger ne s’inspirent pas de la musique allemande, mais de cette nouvelle allure d’une arrogance de mauvais goût. Presque dans chaque discours du premier homme d’État allemand, alors même qu’il se fait entendre par le porte-voix impérial, il y a un accent que l’oreille de l’étranger repousse avec répugnance. Mais les Allemands le supportent, — ils se supportent eux-mêmes !

La prévision de la hauteur à partir de laquelle la beauté commence à répandre son charme, même sur les Allemands, pousse les artistes germaniques aux excès de la passion. C’est un désir profond et réel de dépasser, au moins du regard, les laideurs et les maladresses — pour atteindre un monde meilleur, plus léger, plus méridional, plus ensoleillé : pauvres ours dont l’âme est hantée par des nymphes et des sylvains cachés, — et parfois par des divinités plus hautes encore !

(Le Gai savoir, p. 155 et 156.)

La culture allemande, a dupé les Européens, elle n’était digne ni d’être imitée, ni de l’intérêt qu’on lui a