Page:Lettres d’un habitant des Landes, Frédéric Bastiat.djvu/3

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Je vois encore apparaître pour la première fois, au milieu du cercle des élus, Bastiat, récemment découvert par M. Dussard, directeur du Journal des Économistes.

Au fond d’un tiroir de bureau, chez l’éditeur Guillaumin, restaient enfouis depuis quelques semaines plusieurs articles datés d’un lieu inconnu à Paris, signés d’un nom qui ne l’était pas moins.

Ces articles oubliés, tombant à l’improviste sous les yeux du rédacteur en peine de remplir sa feuille mensuelle, le transportent d’étonnement et de satisfaction. Qu’est-ce donc que cet écrivain qui débute en maître ?

Grande rumeur au sein de la petite Église ; on se dispute les pages remarquées, on les médite, on les admire. On complimente, on encourage, on appelle l’auteur. C’est un juge de paix de village qui n’a jamais vu la capitale. Au mois de mai 1845, il cède aux instances qui lui sont faites et vient