Page:Lettres d’un habitant des Landes, Frédéric Bastiat.djvu/41

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La pureté de la Jonchère me rassure. Mais vous avez de nombreux parents à Paris, et vous-même n’y êtes-vous pas retenu presque tous les jours par vos devoirs judiciaires ? Ces dames n’ont pas songé, sans doute, à m’épargner ce genre d’inquiétude. J’aime à attribuer leur silence à des causes moins lugubres : affaires, plaisirs, promenades, visites, musique, causeries, etc., et puis elles ont tant de correspondants ! Il faut bien que chacun attende son tour ; cependant je serais heureux d’apprendre que l’on jouit d’une bonne santé chez vous, chez M. Say, chez les Renouard, à Croissy, etc.

En arrivant ici, j’ai organisé une chasse aux ortolans. J’en partage le produit entre l’hôtel Saint-Georges et la rue Boursault.

Hier, pour mettre de l’ordre dans cette affaire de chasse, je suis allé passer la journée à la campagne, où j’ai vécu autrefois tantôt seul, tantôt entouré. Il y a une grande similitude entre ce pays-ci et celui que vous habitez : chaîné de coteaux, rivière au pied et plaines indéfinies au delà ; le village est au sommet du coteau, ma propriété sur la rive opposée au fleuve. Mais si l’art a plus