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et puis finir ma soirée rue des Capucines. À présent, voulez-vous que j’aille vous prendre pour venir dîner chez M. Turgot ? voulez-vous que je vous mène à l’Opéra, ou voulez-vous vous y rendre dans la loge de M. Dangevillers, aux premières sur l’amphithéâtre ? Si vous voulez, après Orphée, faire une visite à madame Geoffrin, nous vous y mènerons ; si vous y voulez passer la soirée, vous la charmerez ; voyez ce que vous voulez prendre ou laisser de tout cela. Je suis toujours à désirer de vous voir, je suis toujours bien aise de vous voir ; et par une inconséquence qui ne s’explique que par ma folie, je suis toujours fâchée de vous avoir vu. Avez-vous été à temps, hier, pour donner la main à madame de *** ? si elle avait pu voir votre impatience, elle aurait été bien contente ; oh ! c’est votre talent que de contenter ce que vous aimez, et surtout ce qui vous aime. Bonsoir.

Je saurai du moins si vous êtes allé à Versailles.

Je veux ravoir mon Connétable.



LETTRE LXXXI

À midi, 1775.

J’étais si éteinte, si refroidie hier soir de ce que vous étiez arrivé si tard, de ce que je vous avais si peu vu les jours d’avant, que j’ai oublié de vous donner une copie de cette lettre de madame Geoffrin que vous désiriez. Je ne vous ai pas dit non plus que vous auriez un billet pour cet ami que vous ne voulez pas me nommer. Si vous étiez aimable, et surtout raison-