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PREMIÈRE LETTRE


Paris, le 22 mai 1876.


A Monsieur le Président de la République
d’Haïti, Port-au-Prince.


Monsieur le Président,


En paix avec ma conscience, ne craignant pas l’examen le plus sévère des gens de bien que j’estime, défiant les hâbleries et les attaques des envieux, clés fripons et des pleutres que je méprise, j’ai ordonné ma vie de telle sorte que je puis à tout instant en rendre compte à Dieu et aux hommes. Ne vous étonnez donc pas, si, ayant appris que le gouvernement se propose de m’interpeller sur les prétendus gains que j’ai faits dans l’emprunt contracté en France par la République, je viens vous déclarer que je me mets entièrement à votre disposition, prêt à répondre de tous mes actes devant n’importe quelle autorité il vous plaira déléguer pour m’entendre.

Et tout en commençant, permettez-moi, monsieur le Président, de vous exprimer mon indignation de ce que, faisant abstraction de ceux qui, en leur qualité de Secrétaires d’État, avaient la manipulation des fonds de l’emprunt, et de celui qui avait, comme délégué du gouvernement, présidé à cette opération — tous gens officiels et responsables — on songe à moi pour les prétendus bénéfices que j’en ai tirés. Les gains ! ceux qui aujourd’hui en parlent si à leur aise, me mesurent