Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
DEUXIÈME LETTRE


Paris, le 15 juin 1876.


A Monsieur le Président de la République
Provisoire, Port-au-Prince.

MESSIEURS,

Ma lettre du 22 mai dernier était adressée au Président de la République, parce qu’à cette date, je pensais qu’il y en avait un, par cela seul que le pays était intéressé à sortir le plus tôt possible du provisoire, état qui dénature infailliblement les révolutions les plus légitimes, en ce qu’il donne aux animosités haineuses autant que peu scrupuleuses, le loisir de se satisfaire, aux mécontents de recommencer leur travail souterrain, aux partis celui de revenir de leur surprise et de se reconstituer. J’avais, en outre, écrit cette lettre sous l’impression des avis que j’avais reçus que je devais être appelé à rendre compte des prétendus gains que j’avais faits dans l’emprunt contracté en France par la République d’Haïti, et je tenais alors à bien déterminer ma part de concours dans cette affaire.

Il paraît que ces avis n’étaient pas exacts et que mes appréciations étaient erronées, car j’ai sous les yeux le Décret du gouvernement provisoire, en date du 27 avril 1876, lequel « considérant qu’il est de notoriété publique que sous le gouvernement du général Michel Domingue, le trésor public a été dévalisé par les comptables de