Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/24

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<< l' administration » que << les Secrétaires d’Etat et les << hauts fonctionnaires dans l' ordre administratif se sont << enrichis aux dépens de la caisse publique,<< me met, moi Linstant Pradine, a en accusation , saisit provisoi- << rement et met sous séquestre mes biens tant meubles << qu'immeubles , etc., etc.<<

Je reviendrai plus tard, Messieurs, à ce prodigieux Décret que vous avez signé sans en avoir vraisemblablement lu les motifs, à moins que, les ayant lus , vous n’ayez tenu aucun compte du dispositif- Quoi qu’il en soit, et bien que le sujet chatouille et tente outre mesure ma plume, je me fais violence et je me borne, pour le présent, à continuer — pour votre plus grande édification — à vous entretenir spécialement de l’emprunt. Cette méthode vous permettra d’examiner de nouveau cet exorbitant décret du 27 avril, et de revenir du trouble que n’ont pas dû manquer de jeter dans vos esprits les doléances et les patriotiques jérémiades sur le sort malheureux de ce trésor public, vide des millions qu’il est obligé de rembourser sans en avoir encaissé un traître denier ; de comprendre la nécessité de vous prémunir désormais contre les insinuations malveillantes de gens qui, sous le masque hypocrite du désintéressement, sont bien aises de faire de tout pouvoir nouveau l’instrument de leurs lâches passions ; de mettre enfin à leur place véritable les charlatans qui croient posséder la science, parce qu’ils ont de la mémoire, qui se croient profonds, parce qu’ils sont creux, et qui croient faire de grandes choses, parce que, dans leurs discours, ils emploient de grandes phrases. C’est par suite de ces présomptueuses dispositions, qu ? à peine l’émission des obligations de l’emprunt