Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/36

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fonctionnaire, employé, etc., etc. M’avez- vous connu occupant une place quelconque qui justifie ou explique une accusation si odieuse, que la loi punit sévèrement lorsqu’elle se produit dans le cours ordinaire de la vie privée ? Je vous le dis en vérité, dans les pays policés, la haute position que vous occupez ne vous mettrait pas à l’abri de poursuites judiciaires pour ce fait.

L’enthousiasme révolutionnaire et la probité à l'antique dont je veux bien vous croire pénétrés, vous autorisent-ils à sauter à pieds joints sur les lois fondamentales de toute société civile, en portant, avec un si déplorable sans gène, atteinte à l’honneur, à la réputation d’un citoyen dont toute la vie privée ou publique donne à votre assertion le démenti le plus énergique ? Sur quoi vous fondez-vous pour être si affirmatifs ? Est-ce sur la vérification préalable de la comptabilité financière de la République ? Vous n’avez pas eu le temps de la faire ; et puis, vous en avez perdu l’occasion en laissant échapper ceux-là mêmes à qui la Constitution imposait le devoir de rendre compte de leur gestion administrative : donc, sous ce rapport, voire accusation est prématurée, elle est sans base, par conséquent elle est coupable.

Est-ce sur la notoriété publique ? La contexture de votre Décret ne le fait pas supposer ; car ces mots placés dans le premier paragraphe du préambule de ce Décret ; semblent plutôt s’appliquer aux comptables de l’administration. Encore si vous en étendiez le sens aux secrétaires d’Etat, et hauts fonctionnaires dans Tordre administratif, on le comprendrait ; tous ceux-là ont eu le maniement des fonds de l’Etat ; ils ont pu en mésuser, et dans leurs agissements, faire naître des mécontente-