Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/37

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menls qui se produisent aujourd’hui au grand jour, et auxquels vous donnez la qualification de notoriété publique. Suis-je dans aucune de ces catégories ? Personne n’oserait l’affirmer. Ce qui est de notoriété publique, c’est que je n’ai jamais ambitionné ni recherché des fonctions dans l’Etat, parce que

 
Je ne me trouve point les vertus nécessaires
Pour y bien réussir et faire mes affaires ;

c’est que j’en suis toujours sorti plus obéré que je n’y étais entré. Je les ai quittées toutes les fois que j'en avais trouvé aucun moyen d’y être utile. J’ai toujours pensé, et je pense encore, qu’il est d’un malhonnête homme de persister à garder une place rien que pour les médiocres avantages qu’il en retire, alors qu’il pourrait, par un travail honnête, en obtenir de plus sûrs et de plus durables, tout en conservant sa liberté et son indépendance.

Si donc, malgré tout cela, j’ai détourné les deniers publics, je ne suis plus qu’un voleur vulgaire, passible du droit commun, et mon nom n’avait que faire dans votre Décret. Le conseiller chargé de la justice n’ignorait pas la procédure prescrite en pareil cas et les obli- gâtions qui en découlent ; il n’en a tenu aucun compte. Aux honnêtes gens à juger alors la voie dangereuse qu’il vous a laissés prendre.

Mais prenez garde, Messieurs î la notoriété publique est une de ces armes à deux tranchants qui blessent souvent la main maladroite qui s’en sert. Elle est en politique, proche parente de la raison d’Etat, qui est la raison des gouvernements qui n’en ont pas de bonnes ; Il peut s’en former une partout où existe une réunion