Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/39

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présomptueux serait celui qui essaierait de plonger ses regards dans les profondeurs des secrets de la politique haïtienne !!

Mais les pessimistes qui forment le noyau malveillant de cette notoriété publique, ne se tiennent pas pour battus. Ils croient trouver dans le sans intérêts des amis du gouvernement provisoire, un écho du Sans dot de la fille d’Harpagon ; il prétendent même que le bon marché en a ruiné plusieurs, et citent à ce propos le fait d’un jeune homme qui, ayant été, par économie d’un employé, admis sans titre et sans appointements, à la douane du Port-au-Prince, avait trouvé moyen de s’y faire 200 gourdes par mois, au moyen de certaines opération appelées barbes , qu’on lui confiait pour lui faire acquérir la triture des affaires administratives.

Avouez donc, Messieurs (et cet aveu ne doit pas vous coûter), avouez que votre Décret du 27 avril ainsi que l’accusation gratuite qu’il contient contre moi, est le fruit d’une précipitation déplorable, et les honnêtes gens vous sauront gré de cette franchise. Et veuillez remarquer en même temps que je ne conteste pas ici votre droit de faire de pareils actes, droit dont il me serait facile de prouver l’inanité à tout esprit impartial. Mais je passe, pour consigner ici une réflexion qui a son opportunité.

Il y en politique une chose dont on doit se garder avec soin : c’est de commettre à son tour les fautes mêmes que l’on a reprochées à ses ennemis. Ceux du général Domingue avaient prédit qu’une fois au pouvoir ? il en laisserait l’entier exercice à son neveu, et qu’il se bornerait à sanctionner tout, à la façon de ces magots de porcelaine qu’on représente donnant des signes per-