Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/40

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pétuels d’assentiment ; enfin qua ]a liberté de chacun serait toujours en question,

La prédiction s’est vérifiée de point en point : sous ce neveu, personne ne pouvait calculer la durée de sa liberté individuelle. Vous en savez quelque chose, Messieurs, et ce fut l’un des griefs de la révolution qui vient de renverser ce pouvoir hybride .

Je n’ai pas Phonneur de connaître personnellement les membres du gouvernement provisoire ; je ne crois pas avoir eu occasion de parler deux fois en ma vie au général B. Canal ; je n’ai jamais vu le général Tanis, et le père du général Hippolyte m’honorait de son amitié, ce dont il était très-avare. Mais j’ai admiré la descente effectuée au Port-au-Prince, fait d’armes qui suffit à illustrer tons ceux qui y ont pris part. J’ai été touché de la modestie avec laquelle, pouvant prétendre aux plus hauts emplois dans la République, le général B. Canal a repris ses travaux champêtres où est venu le chercher le sénatoriat qu’il n’avait pas ambitionné ; j’ai su son énergie à résister à l’ordre d’arrestation lancé contre lui, arrestation dont les conséquences étaient prévues. — J’ai, d’un antre côté, entendu parler de la conduite du général Tanis à Jacmel durant la lutte contre Salnave, et la part qu’il a prise au mouvement dont le résultat final a été la chute de Domingue. J’avais entendu vanter la modestie du général Hippoljte, son amour de l’ordre ; je n’en fus pas surpris : il est fils de son père.

Pourquoi faut-il que j’aie tant à rabattre de l’admiration que m’inspiraient toutes ces qualités ? Car sachezle bien, Messieurs, on n’a pas droit à la faveur et à la considération publiques, seulement parce qu’on a montré du courage devant l’ennemi ; parce qu’on a su affronter