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V

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citoyens dénommés dans l’Ordre du jour, un mois pour venir se faire juger par un conseil spécial séant à Portau-Prince. Or, les uns étaient en Europe/les autres étaient errants dans les colonies avec lesquelles nos relations étaient rares. Comment pouvaient-ils profiter de la faveur qu’on leur offrait ? L’observation en fut faite au ministère. Bref, les malheureux, pour n’avoir pas voulu répondre au bienveillant appel du Président d’Haïti, furent définitivement bannis du territoire de la République, et ordre fut donné, s’ils rompaient leur ban, de leur courir sus. C’était ce qu’on voulait : la farce était jouée.

Qu’en dites-vous, Messieurs ? Eh bien, à trente et un ans de distance, exécuteurs et victimes disparus, la ré génération plus jeune, plus avancée, se livre néanmoins, sans variante, à la même hypocrisie de moyens, et croit faire du neuf.

Vous invoquerez peut-être les circonstances atténuantes : votre bonne fui surprise, la pureté des intentions, que sais-je ? que vous, les premiers, ne croyez pas un mot de ce que contient, à mon endroit, votre Décret, et que vous avez été les derniers à savoir que mon nom y figurât en quoi que ce fût.

Il m’importe peu que vous ayez ou non lu votre Décret ; mais mon nom s’y trouve, accompagné d’imputations graves., compromettantes : voilà ce qui m’importe et ce dont je vous rends responsables. Votre Décret n 5 a aucun motif sérieux. En résumé, de tout cet échafaudage de grands mots, que reste-t-il ? Rien ; moins que rien, une mauvaise action, Mon nom a été jeté par vous en pâture à la malignité publique, dans le but de porter atteinte à mon honneur et à ma considération, d’exercer