Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/53

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Paris, le 1er juillet 1876.


A Monsieur le Rédacteur du journal
le Constitutionnel à Port-au-Prince.


MONSIEUR LE RÉDACTEUR,


Je ne sais, si depuis votre arrivée en Haïti, dans le noble but d’y travailler à la diffusion des lumières, vous avez remarqué une tendance déplorable qui est pour moi un signe caractéristique du temps, et une preuve irréfragable de l’abaissement du niveau moral du pays. Je veux parler de la légèreté, du laisser-aller avec lequel on franchit les bornes des convenances que les nations civilisées se font une règle de respecter, Vous-même, vétéran du journalisme haïtien, qui en connaissez les privilèges et les devoirs, vous n’avez pas su résister à ce funeste entraînement. Vous n’avez pas reculé devant la publication, sans mon assentiment, d’une lettre que j’avais adressée le 16 juin 1875, à tout autre qu’à vous, Certes vous n’auriez pas commis à la Martinique, votre pays natal, cet acte réputé coupable aux yeux des hommes de bien. Quoi qu’il en soit, et comme je n ai pas l’habitude d’envelopper d’ambages et de circonlocutions l’expression de ma pensée, je parle hardiment et j’appelle un chat un chat. C’est assez vous dire nue je n’ai rien à rétracter de ce que contient cette lettre. Vous avez été plus loin, vous en avez fait précéder l’insertion de quelques mots sur les bons services que j’ai rendus au pays. Enfin mettant le comble à