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— VI —



L’éminent rédacteur en chef du Constitutionnel de Portau-Prince a consacré quatre colonnes et demie à répondre à ma lettre. Abondance stérile ! Il n’a fait que s’amuser aux bagatelles de la porte et effleurer en passant le fond de la question. Il n’a essayé qu’en tremblant de se justifier d'avoir imprimé, sans mon autorisation, une lettre privée adressée à Septimus Rameau, consacrant, par la persistance même qu’il met à défendre un acte illicite, et à s’autoriser de l’approbation publique, ce que j’ai dit de l’abaissement du niveau moral du pays.

"Mauvais signe lorsqu’un malade ne sent pas son mal" Pour y parvenir, il me donne le titre d’homme public, de délégué et me suppose même des appointements élevés, sachant de source certaine que rien de tout cela n’est vrai.

"Bon ! dire des choses fausses voilà un diagnostique qui nous manquait pour la confirmation de son mal, et ceci pourrait bien dégénérer en manie."

Et qu’on veuille bien le remarquer il était placé pour être exactement informé.

Enfin, voyant ceci, voyant cela et voyant d’autres choses encore, ce qu’il a constamment vu depuis qu’il est en Haïti, il n’a pu s’empêcher de se demander si ce n’était là un signe de décadence morale et d’abaissement : voilà pour le pouvoir tombé. — Mais quand bientôt après il a vu ceci, il a vu cela et beaucoup d’autres choses encore, il a dû revenir de sa mauvaise impression, et reconnaître avec bonheur qu'Haïti n'avait rien perdu