Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/266

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avait vu sur quelles têtes les rayons du soleil viennent poser une auréole, en descendant du haut de quelque vitrage gothique comme un bras de Dieu, lumineux et intangible, entouré d’un tourbillon d’atômes ; elle qui avait reconnu de si splendides apparitions revêtues de l’or, des pourpres et des gloires du couchant ! Le fantastique n’avait point de mythe dont elle ne possédât le secret.

Elle fut donc curieuse de connaître celui qui avait fui à tire-d’ailes « vers ces paysages impossibles à décrire, mais qui doivent exister quelque part sur la terre « ou dans quelqu’une de ces planètes, dont on aime à « contempler la lumière dans les bois, au coucher de la « lune’). » Elle voulut voir de ses yeux celui qui, les ayant aussi découverts, ne voulait plus les déserter, ni jamais faire retourner son cœur et son imagination à ce monde si semblable aux plages de la Finlande, où l’on ne peut échapper aux fanges et aux vases bourbeuses qu’en gravissant le granit décharné des rocs solitaires. Fatiguée de ce songe appesantissant qu’elle avait appelé Lélia ; fatiguée de rêver un impossible grandiose pétri avec les matériaux de cette terre, elle fut désireuse de rencontrer cet artiste, amant d’un impossible incorporel, ennuagé, avoisinant les régions surlunaires !

Mais, hélas ! si ces régions sont exemptes des

1) Lettres d’un voyageur.