Page:Liszt - Pages romantiques, 1912, éd. Chantavoine.djvu/256

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In best verwahrten, demantartgen Schrein,
Und warf den Schlüssel in das Meer und starb.
Die Menschlein mühen sich geschäftig ab,
Umsonst, kein Speerzeug löst das harte Schloss,
Und seine Zauber schlafen wie ihr Meister.
Ein Schäferkind, am Strand des Meeres spielend,
Sieht zu der hastig unberufnen Jagd,
Sinnvoll gedankenlos, wie Müdchen sind,
Senkt sie die weissen Finger in die Flut,
Und fasst, und hebt, und hat’s. Es ist der Schlüssel !
Auf springt sie, auf, mit höherm Herzensschlagen,
Der Schrein blinkt wie aus Augen ihr entgegen.
Der Schlüssel passt, der Deckel fliegt. Die Geister,
Sie steigen auf und senken dienend sich
Der anmutreichen, unschuldsvollen Herrin,
Die sie mit weissen Fingern, spielend, lenkt.

« Un enchanteur, las du monde et de la vie, renferma ses sortilèges dans une cassette de diamant dont il jeta la clef à la mer et mourut.

« Les pauvres humains s’épuisèrent en vaines recherches ; aucun instrument n’ouvrait la forte serrure, et les enchantements dormaient avec leur maître.

« Une enfant des vallées se jouant au bord de la mer, voit ces inquiètes et inutiles poursuites. Rêveuse, insouciante, comme toutes les jeunes filles, elle plonge dans les flots ses doigts de neige, rencontre un objet inconnu, le saisit, le tire hors de loude… Ô surprise, sa main tient la clef magique !

« Elle s’élance joyeuse ; son cœur palpite plein d’impatients désirs ; la cassette luit pour elle d’un éclat merveilleux ; le ressort cède… Les génies s’élèvent dans l’air, puis s’abaissent respectueusement devant la gracieuse et virginale souveraine, qui les conduit de sa main blanche et les dirige à son gré, en se jouant. »

Je retrouvai au théâtre italien, qui est fort à la mode, la troupe de Milan augmentée de Poggi, dont le talent et les succès n’ont point trompé mon attente. Dans les salons, j’entendis avec un plaisir