Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/114

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n’est trop oultrageux, et, se il y a vice, elle en est desblasmée, et demoure l blasme, se blasme y a, à son seigneur. Or vous ay un peu traittié de l’obeissance et de la crainte que l’on doit avoir à son seigneur, et comment l’en ne doit pas respondre à chascune parolles de son seigneur ne d’autre, et quel péril il y a et comment la fille d’un chevalier en mist son honnour et son estat en grant balence, pour estriver et respondre au fol escuier, qui pour ce dist que fol et que nice et sot. Maiz il est maintes gns qui sont de sy haultaines paroles et de sy mauvaiz couraige qu’ilz dient en hastiveté tout ce qu’ils scevent, et que à la bouche leur vient. Pour ce est-ce grant peril de prendre tenson à telles gens. Car qui l’y prent, il met son honneur en grant adventure ; car maintes gens en leur yre dient plus que ilz ne scevent pour eulx mieulx vengier.

Si vous laisseray de ceste matière et vous parleray de celles qui donnent la char aux petiz chiens.




De celle qui donnoit la char aux chiens
Chappitre XXe


Je vous parleray de celle qui donnoit la chair et les bons morseaulx à ses petiz chiens. Une dame estoit qui avoit deux petis chiens. Si les avoit sy chiers qu’elle y prenoit moult grant plaisance et leur faisoit faire leur escuielle de souppes, et puis leur donnoit de la