Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/139

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voye d’estre dempné. » Lors le chevalier fu moult esbahy et demanda conseil comment il en pourroit faire. Lors le saint homme lui dist que par trois dimenches il se agenoillast devant les paroissiens et leur criast mercy que ilz luy voulsissent pardonner le meffait et que ilz voulsissent Dieu prier pour luy et pour sa femme, et qu’il leur voulsist pardonner yceulx meffaiz, et que dès là en avant il seroit l’un des premiers à l’eglise ; sy le confessa l’ermite, et luy bailla celles penitances et autres, si que dès là en avant il se chastia, et mercièrent, lui et sa femme, nostre Seigneur, de leur avoir demonstré celle demonstrance. Si vous dy que dès là en avant ilz estoient luy et sa femme des premiers au moustier, et aussy li preudoms dist au prestre la vision et la luy declara sur celle matière, et que Dieux devoit estre le plus craint et doubté que le monde, et premier servy.

Pour quoy, belles filles, prennez cy bon exemple à vous garder que par vostre personne vous ne faciez perdre la messe à plusieurs, ne leur devocion par vostre paresse ne par vostre negligence, car mieulx vous vauldroit à n’en oïr point, et je vouldroye que vous sceussiez et eussiez apris l’exemple de la dame qui mettoit le quart du jour à elle appareillier.