Page:Livre du Chevalier de La Tour Landry.djvu/147

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blans et vous disoient que vous les aviés revestus ; pour ce vous en mercioient ; c’estoit signiffiance que vous aviez fait revestir les prestres et fait dire des messes pour eulx, dont ilz vous remercioient, car soiez certaine que aussi comme vous faictes pour eulx et pour les autres deffuncts, que ilz prient pour vous et sont rnarriz quant ilz voyent que ceulx qui font bien pour eulx sont en voye de perdicion. Si comme vous avez bien peu apparcevoir que ilz sont très bien marriz de la temptacion que vous aviez eue et de la folle plaisance par laquelle vous estiez en voye d’estre perdue, et pour ce vous en venoyent secourir pour amour du bien fait et des messes et des aumosnes que vous aviés fait et fait faire pour eulx. Après veistes l’image de Nostre-Dame qui tenoyt une cotte et une chemise et disoit : Ceste cotte et ceste chemise te gardent de cheoir en ce puis, car tu as ordi ma maison et l’as moquée. C’est-à-dire que vous aviez esté en son esglise et plus pour plaisance d’autruy que pour l’amour d’elle, et c’estoient les folz regars et les folz plaisirs que vous preniez en celluy par qui d’amours vous emprensistes la voye et le voyaige, et pour ce vous dist la voix que vous aviez ordy et moquée sa maison, c’est son eglise ; car tous ceulx et celles qui y viennent par autre plaisance que par dévocion du saint lieu et se couvrent du service pour trouver lieu d’esbat et delit terrien, ceulx moquent l’esglise et la maison de Dieu. Ainsi fut-il de vous, selon vostre fait et vostre advision. Après vous l’ordeistes et empeschastes, comme la voix vous dist. Ce fut quant vous aviez plus le cuer à luy et en la plaisance